Caroline PALUSZEZAK

Pendant longtemps, j’ai cru qu’il me manquait quelque chose pour me sentir libre, heureuse et en sécurité. J’ai cumulé les méthodes, les thérapies, les formations pour « me réparer » ou « devenir la meilleure version de moi-même ». J’ai couru après des solutions extérieures, croyant que la clé de mon épanouissement dépendait d’un changement, d’une validation, d’un accomplissement. Je me suis perdue dans des relations affectives et professionnelles peu épanouissantes, voir humiliantes, dans l’hyper-activisme, dans le shopping, dans la nourriture et même dans la spiritualité ! Je rejetais et coupais les ponts avec celles et ceux que je considérais comme négatifs ou toxiques, pensant me protéger pour ne plus souffrir. J’ai fui la douleur, la peur, le vide. Mais fuir, rejeter sans éclairer, c’était me condamner à revivre les mêmes schémas encore et encore… Puis la Vie dans sa sagesse infinie, m’a apporté ce dont j’avais besoin pour avancer avec plus de clarté, plus de douceur et de sérénité. J’ai connu les abandons, les rejets, les injustices, les trahisons. J’ai choisi de les accueillir au lieu de les contrôler, de les ressentir au lieu de les fuir, j’ai choisi de vivre plutôt que de survivre.

J’ai fait le choix de me dépouiller des masques que je portais pour être choisie. J’ai cessé de jouer à cette femme soumise et dépendante du regard des autres. Cette femme déconnectée de ses émotions par peur de se montrer vulnérable. Cette femme conditionnée à se taire, à se faire petite et à être sage pour être récompensée. Cette femme qui troquait son corps pour séduire et se faire souffrir. Cette femme qui attendait que tout soit parfait pour agir. Cette femme qui pensait devoir rester dans l’ombre et se sacrifier pour rester loyale envers sa famille. Cette femme qui croyait devoir faire beaucoup d’efforts, travailler dur jusqu’à s’épuiser pour mériter l’amour et l’abondance. Cette femme qui vivait dans l’attente que quelqu’un vienne la sauver, la sécuriser ou lui confirmer qu’elle prenait la bonne décision ou suivait le bon chemin. Cette femme qui pensait être capable de tout endurer, de tout porter et affronter seule, en gardant le sourire. Cette femme qui pensait devoir forcer, lutter pour se sentir vue, comprise et reconnue. Cette femme qui attendait de toucher le fond dans sa vie personnelle et professionnelle pour rebondir et de choisir une nouvelle direction. Convaincue que c’était la seule manière de se protéger et de tenir debout face à l’innocence de deux jeunes enfants.

J’étais arrivée au bout de mes limites personnelles. J’étais épuisée, je n’avais plus envie de vivre à contre-courant…